Wednesday, June 6, 2001

J'aimerais bien

J'aimerais bien

J'aimerais bien ne pas tomber amoureux de toi,
Toi qui m'intrigue et qui me hante
même dans mes pensées les plus refoulées.

Je voudrais éviter tous ces sentiments
ordinaires qui font la béquille, le sel
de nos vies trop ordinaires (quotidinnes).

Otons le filet de sécurité,
cette emblème d'un jeu trop peu osé
qui berce les relations habituelles.

Tends-moi la main,
Fais-moi confiance;
N'hésitons pas devant l'impossible.

Figeons nos pas basculants
au bord du précipice qui souffle
la sensation foudroyante du vertige.

Etreignons nos corps
balançant un instant
entre la vie et la mort.

Ne saute pas dans le gouffre noir
né de l'oubli
et nourri de l'amer ennui.

Laisse plutôt voltiger nos esprits
dans l'éther trop léger
pour la matière terrestre.

Là, dans les astres,
nos émotions pures peuvent
s'éclater dans le paroxysme amoureux,

Espèce de douce folie
qui étouffe la voix
dans une marée de tendresse.

Emparons-nous de l'un et l'autre
sans question et sans pudeur.
Mets à côté les masques qui nous cachent.

Mais ne retire pas le voile du mystère
qui nous aveugle de la réalité
trop désespérante sous nos pieds.

J'aimerais bien
ne pas lâcher ce rêve trompeur,
narcotique, plein d'attraction.

J'aimerais bien garder cette aspiration,
fécond grain d'inspiration
qui éveille ma pauvre imagination.

J'aimerais bien ne pas tomber amoureux de toi,
Toi qui me mets mal à l'aise
qui me noies sans gilet de sauvetage,

Et de qui devant les yeux perspicaces
toute parole semble ridicule,
toute comédie inutile.

Rien n'est assez profond
pour sonder tes yeux,
tourbillons à surface blasée.

Ta beauté infranchissable
se moque de la banalité
et fait une platitude de la logique.

J'aimerais bien ne pas tomber amoureux toi
pour au moins un instant, et garder un peu
l'empreinte de ce songe sur mes lèvres.

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